Troubles de l’attachement ? Bin voyons donc ! Papa et maman exagèrent-ils ?

Voici une situation que tous les parents adoptant vivent un jour ou l’autre. Nous sommes dans un party de famille, oncle Tartampion demande à prendre le petit trésor dans ses bras et ses parents tout mal-à-l’aise se voit contraint de refuser devant toutes la famille. Cette situation est très désagréable pour l’oncle en question, mais l’est encore plus pour les parents. Mais pourquoi un tel refus de la part des « méchants parents » qui semble si égoïstes.

La grande majorité des parents adoptant sont très aux faits des défis « particuliers » qu’ils auront à relever en adoptant un enfant. Dans notre cas, notre agence d’adoption (Enfant du Monde) a tenu au moins 3 conférences par année sur ses « défis ». Après trois ans d’attentes et plus de 10 conférences sur le sujet, nous sommes donc bien formé sur comment aider notre petite à surmonter ces défis. On nous enseigne donc que pendant les six premiers mois, seul papa et maman peuvent changer la couche, donner à manger et même prendre l’enfant dans leurs bras dans le but de favoriser un attachement sain. Là où le bas blesse, c’est l’ignorance de certains membres de notre famille élargie sur ce sujet. Attention, ici je ne parle pas des grands-parents, car ils nous supportent à 100% dans nos efforts. Ils sont fantastiques. Je parle ici de certains parents et amis (heureusement ils ne sont que quelques un). C’est un problème d’ignorance plus que de mauvaise volonté.

Après l'arrivée de l'enfant, certains parents sont très fiers de dire à quel point leur petit est sociable, facile en publique; ils sont fiers qu'il aille dans les bras de tout le monde sans avoir peur, qu'il ne pleure pas lorsqu'on le laisse à la garderie.

Il faut être prudent dans notre interprétation: ce comportement, chez un enfant biologique, élevé par ses parents depuis sa naissance, est un signe de sécurité, une capacité à se détacher sainement d'eux; par contre chez un enfant adopté, ce même comportement peut être signe d'une difficulté à créer un lien significatif avec ses parents.

Pour cet enfant, tous les adultes gentils sont égaux dans son coeur du moment où ils répondent à ses besoins. L'enfant reproduit alors le modèle qu'il a vécu en orphelinat où plusieurs nounous s'occupaient de plusieurs enfants. Si ce comportement dure trop longtemps, on devra alors parler de «troubles de l'attachement»

Les compétences sociales et émotionnelles d’un enfant se construisent lors des premières années de l’attachement. Pour 3 à 5 % des enfants cependant, ce processus est perturbé par des carences précoces, des parents dysfonctionnels, un manque de soins.

Les problèmes des jeunes qui souffrent de troubles graves de l’attachement sont nombreux : manque d'adaptation sociale, relations brèves et superficielles, comportements agressifs, violents et criminels, maltraitance envers les autres et perturbations de la vie familiale, etc.

C'est pourquoi il est si important de prendre beaucoup de temps avec l'enfant à son arrivée et de respecter les consignes des experts, afin que pour lui et ses parents, deviennent vraiment sa référence, sa sécurité.

Dans notre cas, nous croyons faire du bon travail car la petite se développe bien et semble être sur la bonne voie pour l’attachement. Mais la partie n’est toujours pas gagnée et nous continuons à suivre les « consignes ».

Voici quelques références intéressantes :

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L'enfant abandonné
Guide de traitement des troubles de l'attachement
Niels Peter Rygaard

http://universite.deboeck.com/livre/?GCOI=28011100862900

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L'enfant adopté dans le monde (en quinze chapitres et demi) (Broché)

de Jean-François Chicoine (Auteur), Patricia Germain (Auteur), Johanne Lemieux (Auteur)

http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2922770567/ref=ord_cart_shr?_encoding=UTF8&m=A1X6FK5RDHNB96